À propos de l'École des femmes
(1662) qui fait scandale, on lui reproche à la fois de jouer de
plaisanteries faciles et d'équivoques, et de mettre sur le théâtre
comique des sujets trop graves (l'éducation morale et religieuse des
femmes). Par la Critique de l'École des femmes et l'Impromptu de Versailles (1663), il ridiculise ses détracteurs et ses rivaux, obtenant le soutien et les compliments du roi.
La bataille du Tartuffe
(1664-1669), où il met en scène les méfaits d'une dévotion hypocrite et
fanatique, est plus violente : interdite par la justice à la demande de
représentants de l’Église, la reprise de la pièce n’est autorisée que
cinq ans après sa création.
Dom Juan
(1665) est un succès sans lendemain. Mettant en scène un « libertin »,
c’est-à-dire un homme libre de mœurs et de pensée, l’œuvre ne sera
jamais rejouée du vivant de l’auteur et le texte sera édité seulement
après sa mort, dans une version expurgée.
En moyenne, sur commande royale, ou pour faire vivre
sa troupe (qui joue également des textes d'autres auteurs, comme
Corneille dont il reste l’ami et Racine avec lequel il se brouille),
Molière compose et met en scène deux pièces par an : des comédies à
grand spectacle telles que le Bourgeois gentilhomme (1670), des comédies où la peinture de l’être humain donne une profondeur nouvelle au genre comique (Le Misanthrope, 1666 ; l'Avare, 1668), des farces (les Fourberies de Scapin, 1671) ou des comédies satiriques (Les Femmes savantes, 1672).
Sa vie privée a souffert d’une telle activité
d’auteur, de chef de troupe et de comédien, parfois en conflit avec
d’autres artistes comme le compositeur Lully, l’un de ses rivaux auprès
du roi. Il avait été l'amant de Madeleine Béjart, dont il épouse la
fille en 1662 ; Armande est de 20 ans plus jeune que lui et ses ennemis
affirment que, ce faisant, il épouse sa propre fille, ce qui est une
calomnie sans fondement. Le ménage ne semble pas avoir été des plus
heureux. Il a donné naissance à trois enfants, dont, seule, une fille,
Esprit-Madeleine (1665-1723), n'est pas morte dans sa première année.
1.3. Une mort à l'issue d'une représentation
Les comédiens n’ont pas droit à une inhumation
religieuse. Mais, sur intervention de Louis XIV, son corps a droit à un
enterrement opéré de nuit et sans « service solennel », au cimetière
Saint-Joseph.
Molière laisse une troupe, celle de l’hôtel de
Guénégaud, qui est devenue la plus réputée de Paris, et où des comédiens
de grand talent ont trouvé l'occasion de se former et de s'affirmer.
Sept ans après la mort de Molière, en 1680, le roi ordonne la réunion de
cette troupe avec celle de l'Hôtel de Bourgogne pour fonder la Comédie-Française.
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