C'est Molière qui dégage le principe majeur des différentes doctrines théâtrales : peindre d'après nature. Chez lui, l'action comme l'intrigue, conduites avec une virtuosité technique infaillible, ne sont pas un but en soi, pas plus que les jeux de mots ou les jeux de scène ; ils servent à peindre l'humain. Il est le premier à avoir donné à la comédie une dignité semblable à celle de la tragédie et, après lui, le théâtre dit « sérieux » apprend à puiser dans la vie et non plus dans l'imaginaire.
Avec la tragédie de Jean Racine, nous assistons à l'entrée en scène de l'esprit, de la conscience en tant que juge inexorable et bourreau. De là une construction dramatique rigoureuse et pure (lieu abstrait, durée de quelques heures, action réduite à une seule crise violente) que la musique verbale savamment, pudiquement cachée, transforme peu à peu en une sorte de liturgie.
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