En 1643, alors qu’il était destiné à être avocat ou
tapissier, il se fait soudain verser sa part d'héritage maternel, passe
contrat avec la famille Béjart et six autres comédiens pour fonder une
troupe, « l'Illustre-Théâtre », et il devient « Molière ». Sa vocation
est donc originale et impérieuse. Il aurait pu, comme beaucoup, venir au
théâtre par l'écriture, mais chez lui le goût du jeu scénique précède l'écriture, donnée fondamentale pour comprendre sa carrière et son esthétique.
Il essaie de fonder une nouvelle salle de théâtre à
Paris, ce qui est alors des plus difficiles. En butte à l'hostilité des
troupes concurrentes, l'Illustre-Théâtre fait faillite dès 1645, et
Molière connaît, très brièvement, la prison pour dettes. Il n'abandonne
pas : il rejoint avec les Béjart
une troupe itinérante en province. Ce sont des années d'apprentissage,
sous la protection du prince de Conti, gouverneur du Languedoc.
Molière commence à écrire pour la compagnie des farces, puis des comédies (l'Étourdi, 1654 ; le Dépit amoureux,
1656). Mais le prince de Conti, devenu dévot, retire son appui aux
comédiens. La troupe quitte le Midi de la France pour Rouen puis Paris,
où Molière obtient la protection de Monsieur, frère du roi.
En 1658, la troupe débute devant la Cour. Le bon
accueil fait à ses premières comédies lui permet d'obtenir de partager
la salle du Palais-Royal avec les comédiens-italiens. Molière, qui
s’estime un temps doué pour la tragédie, y interprète des tragédies de Corneille, sans succès. La gloire survient cependant dès 1659 avec le succès triomphal des Précieuses ridicules : pour la première fois, Molière fait éditer son texte (pour couper court à des éditions pirates).
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