jueves, 21 de abril de 2016

Le respect du contexte antique

Quelques exceptions

D’une manière paradoxale, le théâtre classique – et surtout le genre de la tragédie – place sa modernité dans une transposition des actions et des sentiments dans un contexte antique. Les pièces doivent le plus possible puiser dans la mythologie gréco-romaine, les tragédies des Anciens ou les faits relatés par les historiens grecs et latins. Racine a plusieurs fois dérogé à ce principe.
L’action des Plaideurs se passe de son temps, puisque c’est une charge contre la justice telle qu’il l’a connue (même si la trame est inspirée des Guêpes d’Aristophane), mais cela est admis dans le registre comique, genre moins noble.
Plus inattendu : l’action de Bajazet a lieu au xviie siècle, mais en Turquie. Dans sa seconde préface, Racine soutient que la distance géographique a le même sens que la distance dans le temps (« On peut dire que le respect qu’on a pour les héros augmente à mesure qu’ils s’éloignent de nous [… ] L’éloignement des pays répare en quelque sorte la trop grande proximité des temps »). Enfin, les deux tragédies tardives, Esther et Athalie, ont prennent leurs sources dans les « Saintes Écritures »  – ce qui est une autre forme d’éloignement.

Sous le masque de l'Antiquité gréco-romaine

L’Antiquité reste dominante. Cette Histoire ancienne, et ses auteurs – historiens et dramaturges,- Racine les connaît parfaitement. Dans les préfaces de ses pièces, il dispute à distance avec ceux qui contestent telle ou telle transposition et les contredit avec une imparable érudition. Si l’on examine les sujets des huit pièces « antiques », on constate que l’histoire et la mythologie grecque l’emportent, de peu, sur les sujets romains. Quatre pièces, la Thébaïde (qui s’inspire du mythe d’Antigone et de ses frères), Andromaque, Iphigénie et Phèdre suivent d’assez près des sujets traités par les grands auteurs grecs. Alexandre le Grand relève, comme son titre l’indique, de l’histoire hellénique. En relation avec l’histoire romaine, il ne reste que trois œuvres, Britannicus, Bérénice et Mithridate.
Vu sous cet angle, le théâtre de Racine serait plus grec que romain. Mais les deux inspirations se rejoignent dans une même vision poétique du passé, un temps à la fois réel et idéalisé, authentique et imaginaire où l’on peut à la fois interroger l’Histoire et transposer le présent d’une façon masquée.
D’une façon indirecte, Racine, dans sa préface à Iphigénie, reconnaît que l’Antiquité recèle une traduction de l’actualité : « J’ai reconnu avec plaisir, par l’effet qu’a produit sur notre théâtre, tout ce que j’ai imité ou d’Homère ou d’Euripide, que le bon sens et la raison étaient les mêmes dans tous les siècles. Le goût de Paris s’est trouvé conforme à celui d’Athènes. Mes spectateurs ont été émus des mêmes choses qui ont mis autrefois en larmes le plus savant peuple de la Grèce. » Les contemporains de Racine y voyaient même parfois des allusions transparentes à des personnages de la Cour…

2. 4 La passion mise à nu


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