Née, durant l'Antiquité grecque, des processions burlesques
(kômos) qui se déroulaient lors de fêtes deDionysos –
où des gens au visage barbouillé se lançaient, et adressaient en direction des
badauds, des plaisanteries lestes, des apostrophes violentes, et improvisaient
des batailles verbales sous la protection de leurs dieux populaires – la
comédie se développe, à Athènes, au cours du ve siècle avant J.-C. D'abord
violente et grossière, axée sur la satire des affaires publiques, la comédie
attique évolue en trois étapes : lacomédie ancienne, avec Cratinos et
les neuf premières pièces d'Aristophane,
est une satire de la vie politique, morale et philosophique d'Athènes ; la
comédie moyenne, représentée par deux œuvres de la dernière partie de la
carrière d'Aristophane, l'Assemblée des femmes et Ploutos ; et enfin la comédie
nouvelle (la néa) qui, avecMénandre,
évolue vers la comédie de mœurs et de caractères, avec une intrigue, le plus
fréquemment autour d'un mariage compromis, et réserve une place importante à
l'expression des sentiments.
Cet héritage constitue le fonds du théâtre comique latin (la comoedia palliata, jouée par des acteurs portant le vêtement grec, le pallium), avec Plaute et Térence. La comédie consacrée à la peinture de mœurs romaines (comoedia togata, jouée en toge) n'atteignit jamais le succès de la farce, l'atellane, réduite à un canevas et interprétée par des acteurs masqués (qui connurent la faveur populaire et furent à la source de la commedia dell'arte), supplantée à son tour, dès l'époque de Cicéron, par le mime.
Après l'effondrement de la culture antique, le Moyen Âge, qui ignore le mot « comédie », réinvente de nombreuses formes de théâtre comique. La tradition des jongleurs et le goût du divertissement parodique chez les clercs s'expriment au Moyen Âge dans une grande diversité de pièces de caractère satirique etdidactique : les diableries, qui sont incluses dans les mystères religieux ; les farces, qui sont des pièces courtes mettant en scène des types populaires de la vie quotidienne (le paysan, la femme, le curé, le noble, etc.) et une situation simple sur fond de morale traditionnelle ; enfin, les sotties, qui sont axées sur le « sot » (une sorte de clown avant la lettre) et qui usent de toutes les libertés de la satire. Au début du xvie s. apparaissent les premiers modèles de la comédie « régulière », suivis par l'Arétin, Machiavel (la Mandragore)et Trissino. Très vite, la comédie italienne s'en détache, avec Giordano Bruno (le Chandelier) et Ruzzante, qui compose en dialecte padouan des scènes populaires et trouve son style dans l'improvisation de lacommedia dell'arte.
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