Après la diversité de formes théâtrales produites par le drame bourgeois puis par le drame romantique, le terme « drame » revêt au xxe s. un sens générique pour désigner toute pièce qui porte sur les enjeux de l'existence. Selon le critique Péter Szondi, le drame traverse une crise vers la fin du xixe s. : l'action, qui avançait par le choc des volontés des personnages dans la poétique tragique, connaît alors une sorte de panne. C'est une autre poétique qui se dégage du nœud de volontés entravées par le poids du contexte social (Hauptmann, Brecht) ou par les forces du passé (Ibsen, Tchekhov). La trame du drame tend à éclater en fragments, les identités se dissolvent, l'action peut se réduire au ressassement intérieur (En attendant Godot de Beckett). Le conflit intrapsychique (les personnages qui soliloquent chez Thomas Bernhard) se substitue au conflit interindividuel qui faisait progresser l'intrigue : d'autres dynamiques de l'action dramatique sont apparues.
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