Si l'adjectif « dramatique » qualifie tout ce qui a rapport au théâtre, le mot « drame » n'apparaît qu'au xviiie s. et désigne une forme théâtrale intermédiaire entre la tragédie et la comédie, les deux genres légués par l'Antiquité grecque et pratiqués à l'époque classique. Les débats esthétiques qui ont marqué la naissance du drame portaient sur les règles de la tragédie classique et la séparation des genres, notamment l'interprétation classique et spécifiquement française de l'héritage d'Aristote.
À la différence de la tragédie, qui présente le destin funeste d'un héros dans un style élevé, le drame met en scène une action sérieuse, dont l'issue n'est pas forcément fatale, et peut recourir au mélange des genres. Sans remonter au drame satyrique de l'Antiquité grecque, la pratique d'une formule dramatique qui prend ses ressorts à la fois dans le tragique et le comique trouve ses références dans la tragi-comédie baroque, lacomedia espagnole du Siècle d'or, le drame élisabéthain. Pour les inventeurs du drame au xviiie s., l'idée même de fonder un genre nouveau, qui aurait son propre système de conventions, est sujette à caution. Il faudra attendre les romantiques pour voir proclamées la liberté de l'art et l'abolition des règles.
Dans le même temps, et comme une sorte de compensation sociale nécessaire à cette expérimentation, se développe le mélodrame, genre destiné à satisfaire le public populaire.
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