lunes, 29 de febrero de 2016

Le préromantisme

En Allemagne, dans la seconde moitié du xviiie s., au moment où les pièces de Shakespeare sont de plus en plus connues et où celles de George Lillo acquièrent une certaine notoriété, Lessing (la Dramaturgie de Hambourg, 1769) développe des thèses inspirées par Diderot, fait jouer ses pièces et adopte lui-même le genre bourgeois (Emilia Galotti, 1772). Mais il est encore un homme des Lumières, et c'est au mouvement littéraire Sturm und Drang (« Tempête et élan ») qu'il revient de faire la révolution dramatique décisive : ce mouvement préromantique, à la sensibilité orageuse, en révolte contre l'ordre établi, produit des œuvres heurtées et violentes. Le jeune Goethe campe le premier drame historique avec Götz von Berlichingen à la main de fer (1773), drame monumental sur les guerres des paysans en 63 tableaux et une trentaine de lieux ; dans son premier Faust (1777), orchestré par un Méphisto bouffon et carnavalesque, il mêle les genres, le sentimental, le burlesque, le parodique et le mythe. Quant à Jakob Lenz – un jeune auteur du Sturm und Drang nourri de Shakespeare –, il fait éclater les limites du drame bourgeois et de son sentimentalisme bien-pensant : les Soldats (1775), pièce qui met en scène des officiers cyniques au point de séduire une jeune fille pour pousser à bout son fiancé, est une violente critique sociale, remarquable par la sécheresse de son style, par le sens surprenant des contrastes, des raccourcis et par le choc des tableaux.

Goethe

No hay comentarios:

Publicar un comentario